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La Force et la Faiblesse
Anne-Sophie Svetchina
Par chercheursdeverites Le 06/07/2019
La générosité croit toujours devoir ce qu'elle donne.
La generosità crede sempre di essere in debito di cio che da.
Proverbe japonais
Par chercheursdeverites Le 05/07/2019
À la première coupe, l'homme boit le vin ; à la deuxième coupe, le vin boit le vin ; à la troisième coupe, le vin boit l'homme.
Al primo bicchiere è l'uomo che beve il vino, al secondo è il vino che beve il vino e al terzo è il vino che beve l'uomo.
Neiges et glaciers Orient et Extrême-Orient vidéos et photos Proverbes La Force et la Faiblesse
Paolo Coelho
Par chercheursdeverites Le 22/05/2017
La loyauté ne peut jamais être imposée par la force, par la peur, par l’insécurité ou par l’intimidation. Elle est un choix que seuls les esprits forts ont le courage de faire. Et parce qu’elle est le fruit d'un choix bien réfléchi, elle n’est jamais tolérante avec la trahison, mais elle est toujours généreuse avec les erreurs. Et parce qu’elle est un choix, elle résiste au temps et aux conflits passagers.
La lealtà non può mai essere imposta con la forza, con la paura, con l'incertazza e con l'intimidazione. La lealtà deriva da una scelta che solo gli spiriti forti hanno il coraggio di fare. E poichè è il frutto di una decisione fortemente meditata, non si mostra mai tollerante con il tradimento, pur rivelandosi sempre generosa verso gli errori. Essere leali è qualcosa che resiste al tempo e ai conflitti passeggeri.
Mers et Océans Amérique Latine citations La Force et la Faiblesse La Vérité et le Mensonge Le Courage et la Peur
René Descartes
Par chercheursdeverites Le 28/01/2017
L'adresse à pouvoir tromper semble être une marque de subtilité entre les hommes, néanmoins jamais la capacité de tromper ne procède que de malice ou de crainte, ou de faiblesse.
Anche se la capacità di imbrogliare è segno di acutezza e di potere, l'intenzione di imbrogliare è senza dubbio segno di cattiveria o di debolezza.
Mers et océans France citations (A-J) Le Courage et la Peur La Force et la Faiblesse
Elsa Triolet
Par chercheursdeverites Le 28/01/2017
Il est inutile d'être optimiste si l'on n'est pas actif en même temps.
E’ inutile essere ottimisti se non si è attivi allo stesso tempo.
Volcan Bromo, Java - Indonésie
Paysages Orient et Extrême-Orient vidéos et photos Russie citations Le Courage et la Peur La Force et la Faiblesse
Swami Kriyananda
Par chercheursdeverites Le 14/03/2016
Encourage les autres dans leurs points forts et ne les rabaisse pas dans leurs faiblesses. En donnant de la force aux autres, toi aussi tu deviendras plus fort. Si, au contraire, tu mortifies les autres, tu ne feras que te mortifier toi-même. La couleur avec laquelle tu peins une balustrade est la même que celle qui te reste sur les mains.
Incoraggia gli altri nei loro punti di forza e non sminuirli mai per le loro debolezze. Nel dare forza agli altri, anche tu diventerai più forte. Al contrario, mortificando gli altri, mortificherai solo te stesso. Il colore con cui dipingi una ringhiera è lo stesso colore che ti resta sulle mani.
Parc National de Kelimutu, île de Florès - Indonésie
Paysages Orient-Extrême-Orient vidéos et photos Orient citations La Force et la Faiblesse
Rudyard Kipling
Par chercheursdeverites Le 12/02/2016
La force du clan c'est le loup, la force du loup c'est le clan.
La forza del lupo è il branco, e la forza del branco è il lupo.
Déserts Afrique vidéos et photos Royaume-Uni - Irlande citations La Force et la Faiblesse
Proverbe soufi
Par chercheursdeverites Le 09/02/2016
L’emporter en colère ou en vengeance, c’est se faire battre par celui qu’on prétend surpasser.
Vincere con rabbia o per desiderio di vendetta significa darla vinta a colui che si pretende di sorpassare.
Parc National de Banff, lac Peyto - Canada
Neiges et glaciers États-Unis-Canada vidéos et photos Proverbes La colère et la patience La Force et la Faiblesse
José Ortega y Gasset
Par chercheursdeverites Le 08/02/2016
On distingue l’homme exceptionnel de l’homme ordinaire, car si le premier est très exigeant envers lui-même, le second ne s’impose rien.
L'uomo eccezionale si distingue dall'uomo ordinario : se il primo è molto esigente nei propri confronti il secondo non s'impone mai niente.
Mers et océans Espagne-Portugal citations La Force et la Faiblesse
Helen Keller
Par chercheursdeverites Le 07/02/2016
Tenir bon face au changement et se comporter comme des esprits libres en présence du destin est une force invincible.
Tenere il nostro viso rivolto ai cambiamenti, e comportarsi come spiriti liberi in presenza del fato, è forza invincibile.
Animaux États-Unis citations La Force et la Faiblesse La Liberté et le Destin
Gustave Le Bon
Par chercheursdeverites Le 04/02/2016
La compétence sans autorité est aussi impuissante que l’autorité sans compétence.
La competenza senza autorità è altrettanto impotente dell'autorità senza competenza.
Montagnes et glaciers Orient et Extrême-Orient vidéos et photos France citations (L-Z) La Force et la Faiblesse
Sénèque
Par chercheursdeverites Le 04/05/2015
En suivant le chemin qui s’appelle "plus tard", nous arrivons sur la place qui s’appelle "jamais".
Proseguendo nel cammino chiamato "più tardi" arriviamo in una piazza chiamata "mai".
Dallol, désert de Danakil - Éthiopie
Déserts Lieux et phénomènes insolites Afrique vidéos et photos Italie citations La Force et la Faiblesse Le Passé et l'Avenir
Mikhaïl Bakunine
Par chercheursdeverites Le 25/04/2015
Une personne n'est forte que lorsqu'elle s'appuie sur la vérité, quand elle parle et agit à partir de ses convictions les plus profondes. Ensuite, quelle que soit la situation, elle saura toujours quoi dire et quoi faire. Elle pourra tomber, mais elle n'aura jamais honte d'elle-même ni de sa cause.
Una persona è forte soltanto quando si regge sulla sua verità, quando parla ed agisce dalle sue convinzioni più profonde. Poi, in qualunque situazione, saprà sempre cosa dire e cosa fare. Potrà cadere, ma non proverà vergogna di se stesso o della sua causa.
Parc National de Manu, Amazonie péruvienne
Paysages Amérique latine vidéos et photos Russie citations La Force et la Faiblesse La Vérité et le Mensonge
Alain
Par chercheursdeverites Le 03/01/2015
Rien n’est plus dangereux qu’une idée, quand on n’a qu’une idée.
Nulla è più pericoloso di un'idea, quando è l'unica che abbiamo.
France paysages et villes France musique La Force et la Faiblesse
Épictète
Par chercheursdeverites Le 20/10/2014
Si tu te laisses vaincre une fois, en te disant que tu vaincras demain, et que demain ce soit la même chose, sache que tu en arriveras à être si malade et si faible qu'à l'avenir tu ne t'apercevras même plus de tes fautes, mais que tu seras toujours prêt à trouver des excuses à tes actes.
Se ti lasci vincere una volta, dicendo che ti vincerai domani, mentre sai che il domani rinnoverai la sconfitta, sappi che arriverai ad essere così malato e debole, da non accorgerti più dei tuoi errori e da trovare sempre scuse per i tuoi atti.
La Fenêtre d'Azur, Gozo - Malte
Mers et océans Europe du Sud-Est vidéos et photos Grèce citations La Force et la Faiblesse Le passé et l'avenir
Hermann Hesse
Par chercheursdeverites Le 04/10/2014
L'existence d'un homme pur et généreux est toujours une chose sacrée et miraculeuse, de laquelle se dégagent des forces inouïes qui opèrent même à distance.
L'esistenza di un uomo puro e generoso è sempre una cosa sacra e miracolosa, da cui si sprigionano forze inaudite che operano anche in lontananza.
Déserts Afrique vidéos et photos Lieux et phénomènes insolites Allemagne - Autriche citations La Force et la Faiblesse
Euripide
Par chercheursdeverites Le 04/10/2014
Qui donc des hommes ose se juger puissant quand n'importe quel accident peut l'anéantir, effacer jusqu'à sa trace ?
Degli uomini, chi osa giudicarsi potente quando un qualsiasi incidente lo puo annientare, cancellare fino alla sua orma ?
Mers et Océans Océanie L'Orgueil et l'Humilité La Force et la Faiblesse
Nicolas de Chamfort
Par chercheursdeverites Le 08/09/2014
Le pessimiste se plaint du vent ; l'optimiste attend et le réaliste ajuste la voile.
Il pessimista si lamenta al vento, l'ottimista aspetta che il vento cambi e il realista aggiusta le vele.
Vignoble près d'Epernay, Champagne - France
Paysages France vidéos et photos France citations (A-J) La facilité et la difficulté La force et la faiblesse
Marc Lévy
Par chercheursdeverites Le 13/07/2014
On peut blâmer son enfance, accuser indéfiniment ses parents de tous les maux qui nous accablent, les rendre coupables des épreuves de la vie, de nos faiblesses, de nos lâchetés, mais finalement on est responsable de sa propre existence, on devient qui l'on a décidé d'être.
Si può disprezzare la propria infanzia, accusare all'infinito i genitori di tutti i nostri mali,dare la colpa a loro delle prove della vita, delle nostre debolezze e viltà, ma alla fin fine siamo noi i responsabili della nostra vita, diventiamo ciò che abbiamo deciso di essere.
France musique France (L-Z) La Force et la Faiblesse La Liberté et le Destin
Sénèque
Par chercheursdeverites Le 05/04/2014
Seul l'arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c'est dans cette lutte que ses racines, mises à l'épreuve, se fortifient.
Saldo e forte è solo l'albero che subisce il frequente assalto dei venti : è il continuo scuotimento a dargli più robustezza e più tenaci radici.
Gustave Le Bon
Par chercheursdeverites Le 22/03/2014
Les volontés faibles se traduisent par des discours ; les volontés fortes par des actes.
Le volontà deboli si traducono in discorsi, le forti volontà si traducono negli atti.
France paysages et villes France citations (L-Z) La Parole et le Silence La Force et la Faiblesse
Jean de La Bruyère
Par chercheursdeverites Le 21/09/2012
Les hommes rougissent moins de leurs crimes que de leurs faiblesses et de leur vanité.
Gli uomini arrossiscono meno per i loro crimini che per le loro debolezze e vanità.
Le Bien et le Mal L'Orgueil et l'Humilité La Force et la Faiblesse France peinture Classicisme en peinture (XVIIe et XVIIIe siècles)
Sénèque
Par chercheursdeverites Le 13/07/2012
Rien de mal ne peut arriver à l'homme de bien : les contraires sont incompatibles. De même que tant de fleuves, de chutes de pluies torrentielles, de sources médicinales, n'altèrent le goût de la mer ni ne l'atténuent, le choc de l'adversité n'altère pas une âme vaillante : elle reste inébranlable, et quoi qu'il advienne elle plie les évènements à sa volonté car elle est plus puissante que tout ce qui vient du dehors.
Al saggio non può capitare nulla di male: non si mescolano i contrari. Come tutti i fiumi, tutte le piogge e le sorgenti curative non alterano il sapore del mare, né l'attenuano, così l'impeto delle avversità non fiacca l'animo dell'uomo forte : resta sul posto e qualsiasi cosa avvenga la piega a sé; è infatti più potente di tutto ciò che lo circonda.
Le Bien et le Mal Europe Centrale et Orientale musique Romantisme et post-romantisme en musique (début du XIXe s.au début du XXe s.) La Force et la Faiblesse Le Courage et la Peur Ciels et nuages
Victor Hugo
Par chercheursdeverites Le 05/06/2012
Ce n'est pas la force qui manque aux gens, mais la volonté.
Alla gente non manca la forza, ma la volontà.
.France paysages et villes La Force et la Faiblesse Le Courage et la Peur
Saint Augustin
Par chercheursdeverites Le 04/05/2012
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.
È meglio zoppicare sulla via, che camminare a forte andatura fuori strada.
France paysages et villes La Facilité et la Difficulté La Force et la Faiblesse
Aristote
Par chercheursdeverites Le 23/04/2012
Quel plus terrible fléau que l'injustice qui a les armes à la main ?
Quale flagello è più terribile dell'ingiustizia che ha le armi in pugno ?
Reine Malouin
Par chercheursdeverites Le 17/04/2012
La solitude est la patrie des forts.
La solitudine è la patria dei forti.
Déserts Afrique vidéos et photos Canada-Québec citations La Solitude et la Société La Force et la Faiblesse
Étienne de la Boëtie - Discours de la servitude volontaire (extraits)
Par chercheursdeverites Le 10/03/2012
Pour le moment, je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire.
Quel est ce vice, ce vice horrible, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais servir, non pas être gouvernés, mais être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? De les voir souffrir les rapines, les paillardises, les cruautés, non d’une armée, non d’un camp barbare contre lesquels chacun devrait défendre son sang et sa vie, mais d’un seul ! Non d’un Hercule ou d’un Samson, mais d’un hommelet souvent le plus lâche, le plus efféminé de la nation, qui n’a jamais flairé la poudre des batailles ni guère foulé le sable des tournois, qui n’est pas seulement inapte à commander aux hommes, mais encore à satisfaire la moindre femmelette ! Nommerons-nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards ces hommes soumis ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible ; on pourrait peut-être dire avec raison : c’est faute de coeur. Mais si cent, si mille souffrent l’oppression d’un seul, dira-t-on encore qu’ils n’osent pas s’en prendre à lui, ou qu’ils ne le veulent pas, et que ce n’est pas couardise, mais plutôt mépris ou dédain ?
Enfin, si l’on voit non pas cent, non pas mille hommes, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir celui qui les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves, comment qualifierons-nous cela ? Est-ce lâcheté ? Mais tous les vices ont des bornes qu’ils ne peuvent pas dépasser. Deux hommes, et même dix, peuvent bien en craindre un ; mais que mille, un million, mille villes ne se défendent pas contre un seul homme, cela n’est pas couardise : elle ne va pas jusque-là, de même que la vaillance n’exige pas qu’un seul homme escalade une forteresse, attaque une armée, conquière un royaume. Quel vice monstrueux est donc celui-ci, qui ne mérite pas même le titre de couardise, qui ne trouve pas de nom assez laid, que la nature désavoue et que la langue refuse de nommer ?…
Or ce tyran seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni de l’abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s’agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner. Pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu’il ne fasse rien contre soi. Ce sont donc les peuples eux-mêmes qui se laissent, ou plutôt qui se font malmener, puisqu’ils en seraient quittes en cessant de servir. C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge ; qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug ; qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche…
Certes, comme le feu d’une petite étincelle grandit et se renforce toujours, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s’éteindre de lui-même quand on cesse de l’alimenter, de même, plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les sert. Ils se fortifient d’autant, deviennent de plus en plus frais et dispos pour tout anéantir et tout détruire. Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien, de même que la branche, n’ayant plus de suc ni d’aliment à sa racine, devient sèche et morte.
Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire.
Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.
À vrai dire, il est bien inutile de se demander si la liberté est naturelle, puisqu’on ne peut tenir aucun être en servitude sans lui faire tort : il n’y a rien au monde de plus contraire à la nature, toute raisonnable, que l’injustice. La liberté est donc naturelle ; c’est pourquoi, à mon avis, nous ne sommes pas seulement nés avec elle, mais aussi avec la passion de la défendre.
Les bêtes, si les hommes veulent bien les entendre, leur crient : « Vive la liberté ! » Plusieurs d’entre elles meurent aussitôt prises. Tel le poisson qui perd la vie sitôt tiré de l’eau, elles se laissent mourir pour ne point survivre à leur liberté naturelle. D’autres bêtes, des plus grandes aux plus petites, lorsqu’on les prend, résistent si fort des ongles, des cornes, du bec et du pied qu’elles démontrent assez quel prix elles accordent à ce qu’elles perdent.
Ainsi donc, puisque tout être pourvu de sentiment sent le malheur de la sujétion et court après la liberté ; puisque les bêtes, même faites au service de l’homme, ne peuvent s’y soumettre qu’après avoir protesté d’un désir contraire, quelle malchance a pu dénaturer l’homme – seul vraiment né pour vivre libre – au point de lui faire perdre la souvenance de son premier état et le désir de le reprendre ?
Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race.
Quant à celui qui tient son pouvoir du peuple, il semble qu’il devrait être plus supportable ; il le serait, je crois, si dès qu’il se voit élevé au-dessus de tous les autres, flatté par je ne sais quoi qu’on appelle grandeur, il décidait de n’en plus bouger.
Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature.
Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu’il est assujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté qu’il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu’on dirait à le voir qu’il n’a pas seulement perdu sa liberté mais bien gagné sa servitude.
Mais l’habitude, qui exerce en toutes choses un si grand pouvoir sur nous, a surtout celui de nous apprendre à servir et, comme on le raconte de Mithridate, qui finit par s’habituer au poison, celui de nous apprendre à avaler le venin de la servitude sans le trouver amer.
Je ne vois personne aujourd’hui qui, entendant parler de Néron, ne tremble au seul nom de ce vilain monstre, de cette sale peste du monde. Il faut pourtant dire qu’après la mort, aussi dégoûtante que sa vie, de ce bouteleu, de ce bourreau, de cette bête sauvage, ce fameux peuple romain en éprouva tant de déplaisir, se rappelant ses jeux et ses festins, qu’il fut sur le point d’en porter le deuil.
Je ne prétends certes pas que le pays et le sol n’y fassent rien, car partout et en tous lieux l’esclavage est amer aux hommes et la liberté leur est chère. Mais il me semble qu’on doit avoir pitié de ceux qui, en naissant, se trouvent déjà sous le joug, qu’on doit les excuser ou leur pardonner si, n’ayant pas même vu l’ombre de la liberté, et n’en ayant pas entendu parler, ils ne ressentent pas le malheur d’être esclaves.
Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. Voilà ce qui arrive aux plus braves chevaux qui d’abord mordent leur frein, et après s’en jouent, qui, regimbant naguère sous la selle, se présentent maintenant d’eux-mêmes sous le harnais et, tout fiers, se rengorgent sous l’armure. Ils disent qu’ils ont toujours été sujets, que leurs pères ont vécu ainsi. Ils pensent qu’ils sont tenus d’endurer le mal, s’en persuadent par des exemples et consolident eux-mêmes, par la durée, la possession de ceux qui les tyrannisent.
Il s’en trouve toujours certains, mieux nés que les autres, qui sentent le poids du joug et ne peuvent se retenir de le secouer, qui ne s’apprivoisent jamais à la sujétion et qui n’ont garde d’oublier leurs droits naturels, leurs origines, leur état premier, et s’empressent de les revendiquer en toute occasion. Ceux-là, ayant l’entendement net et l’esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants, de voir ce qui est à leurs pieds sans regarder ni derrière ni devant. Ils se remémorent les choses passées pour juger le présent et prévoir l’avenir. Ce sont eux qui, ayant d’eux-mêmes la tête-bien faite, l’ont encore affinée par l’étude et le savoir.
Le grand Turc s’est bien aperçu que les livres et la pensée donnent plus que toute autre chose aux hommes le sentiment de leur dignité et la haine de la tyrannie. Le zèle et la passion de ceux qui sont restés, malgré les circonstances, les dévots de la liberté, restent communément sans effet, quel que soit leur nombre, parce qu’ils ne peuvent s’entendre. Les tyrans leur enlèvent toute liberté de faire, de parler et presque de penser, et ils demeurent isolés dans leurs rêves.
Mais ce qui est certain, c’est que le tyran ne croit jamais sa puissance assurée s’il n’est pas parvenu au point de n’avoir pour sujets que des hommes sans valeur.
Tel est le penchant naturel du peuple ignorant qui, d’ordinaire, est plus nombreux dans les villes : il est soupçonneux envers celui qui l’aime et confiant envers celui qui le trompe. Ne croyez pas qu’il y ait nul oiseau qui se prenne mieux à la pipée, ni aucun poisson qui, pour la friandise du ver, morde plus tôt à l’hameçon que tous ces peuples qui se laissent promptement allécher à la servitude, pour la moindre douceur qu’on leur fait goûter. C’est chose merveilleuse qu’ils se laissent aller si promptement, pour peu qu’on les chatouille. Le théâtre, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté ravie, les outils de la tyrannie. Ce moyen, cette pratique, ces allèchements étaient ceux qu’employaient les anciens tyrans pour endormir leurs sujets sous le joug. Ainsi les peuples abrutis, trouvant beaux tous ces passe-temps, amusés d’un vain plaisir qui les éblouissait, s’habituaient à servir aussi niaisement mais plus mal que les petits enfants n’apprennent à lire avec des images brillantes.
Dès qu’un roi s’est déclaré tyran, tout le mauvais, toute la lie du royaume, je ne dis pas un tas de petits friponneaux et de faquins qui ne peuvent faire ni mal ni bien dans un pays, mais ceux qui sont possédés d’une ambition ardente et d’une avidité notable se groupent autour de lui et le soutiennent pour avoir part au butin et pour être, sous le grand tyran, autant de petits tyranneaux.
Quand je pense à ces gens qui flattent le tyran pour exploiter sa tyrannie et la servitude du peuple, je suis presque aussi souvent ébahi de leur méchanceté qu’apitoyé de leur sottise.
Qu’on parcoure toutes les histoires anciennes et qu’on rappelle toutes celles dont nous nous souvenons, on verra combien nombreux sont ceux qui, arrivés par de mauvais moyens jusqu' à l’oreille des princes, soit en flattant leurs mauvais penchants, soit en abusant de leur naïveté, ont fini par être écrasés par ces mêmes princes, qui avaient mis autant de facilité à les élever que d’inconstance à les défendre. Parmi le grand nombre de ceux qui se sont trouvés auprès des mauvais rois, il en est peu ou presque pas qui n’aient éprouvé eux-mêmes la cruauté du tyran, qu’ils avaient auparavant attisée contre d’autres. Souvent enrichis à l’ombre de sa faveur des dépouilles d’autrui, ils l’ont à la fin enrichi eux-mêmes de leur propre dépouille.
Et même les gens de bien – il arrive parfois que le tyran les aime, si avancés qu’ils soient dans sa bonne grâce, si brillantes que soient en eux la vertu et l’intégrité ; ces gens de bien, dis-je, ne sauraient se maintenir auprès du tyran ; il faut qu’ils se ressentent aussi du mal commun et qu’ils éprouvent la tyrannie à leurs dépens.
En vérité, quelle amitié attendre de celui qui a le coeur assez dur pour haïr tout un royaume qui ne fait que lui obéir, et d’un être qui, ne sachant aimer, s’appauvrit lui-même et détruit son propre empire ?
Certainement le tyran n’aime jamais, et n’est jamais aimé. L’amitié est un nom sacré, une chose sainte. Elle n’existe qu’entre gens de bien. Elle naît d’une mutuelle estime et s’entretient moins par les bienfaits que par l’honnêteté. Ce qui rend un ami sûr de l’autre, c’est la connaissance de son intégrité. Il en a pour garants son bon naturel, sa fidélité, sa constance. Il ne peut y avoir d’amitié là où se trouvent la cruauté, la déloyauté, l’injustice. Entre méchants, lorsqu’ils s’assemblent, c’est un complot et non une société. Ils ne s’aiment pas mais se craignent. Ils ne sont pas amis, mais complices.
N’est-il pas déplorable que, malgré tant d’exemples éclatants, sachant le danger si présent, personne ne veuille tirer leçon des misères d’autrui et que tant de gens s’approchent encore si volontiers des tyrans ? Qu’il ne s’en trouve pas un pour avoir la prudence et le courage de leur dire, comme le renard de la fable au lion qui faisait le malade : « J’irais volontiers te rendre visite dans ta tanière ; mais je vois assez de traces de bêtes qui y entrent ; quant à celles qui en sortent, je n’en vois aucune. »
Ces misérables voient reluire les trésors du tyran ; ils admirent, tout ébahis, les éclats de sa magnificence ; alléchés par cette lueur, ils s’approchent sans s’apercevoir qu’ils se jettent dans une flamme qui ne peut manquer de les dévorer.
Se peut-il donc qu’il se trouve quelqu’un qui, face à un tel péril et avec si peu de garanties, veuille prendre une position si malheureuse et servir avec tant de souffrances un maître aussi dangereux ? Quelle peine, quel martyre, grand Dieu ! Être occupé nuit et jour à plaire à un homme, et se méfier de lui plus que de tout autre au monde. Avoir toujours l’ œil aux aguets, l’oreille aux écoutes, pour épier d’où viendra le coup, pour découvrir les embûches, pour tâter la mine de ses concurrents, pour deviner le traître. Sourire à chacun et se méfier de tous, n’avoir ni ennemi ouvert ni ami assuré, montrer toujours un visage riant quand le coeur est transi ; ne pas pouvoir être joyeux, ni oser être triste !
Ceux-là, les peuples, les nations, tous à l’envi jusqu’aux paysans, jusqu’aux laboureurs, connaissent leurs noms, décomptent leurs vices ; ils amassent sur eux mille outrages, mille insultes, mille jurons. Toutes les prières, toutes les malédictions sont contre eux. Tous les malheurs, toutes les pestes, toutes les famines leur sont comptées ; et si l’on fait parfois semblant de leur rendre hommage, dans le même temps on les maudit du fond du coeur et on les tient plus en horreur que des bêtes sauvages. Voilà la gloire, voilà l’honneur qu’ils recueillent de leurs services auprès des gens qui, s’ils pouvaient avoir chacun un morceau de leur corps, ne s’estimeraient pas encore satisfaits, ni même à demi consolés de leur souffrance. Même après leur mort, leurs survivants n’ont de cesse que le nom de ces mangepeuples ne soit noirci de l’encre de mille plumes, et leur réputation déchirée dans mille livres.
Pour moi, je pense – et ne crois pas me tromper, puisque rien n’est plus contraire à un Dieu bon et libéral que la tyrannie, qu’il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière.
Étienne de la Boëtie, humaniste et poète français (1530-1663).
Proverbe chinois
Par chercheursdeverites Le 29/02/2012
Les grandes âmes possèdent la volonté, les petites, seulement des désirs.
Le grandi anime posseggono la volontà, quelle piccole solo i desideri.
Paysages France paysages et villes La Force et la Faiblesse Le Désir et l'Esprit
Nicolas de Chamfort
Par chercheursdeverites Le 19/02/2012
Les gens faibles sont les troupes légères de l'armée des méchants. Ils font plus de mal que l'armée même. Ils infestent et ils ravagent.
Le persone deboli sono le truppe leggere dell'esercito dei malvagi. Fanno più danni che l'esercito stesso. Loro infestano e devastano.
Divers Le Bien et le Mal Le Courage et la Peur La Force et la Faiblesse