Payer en monnaie de singe
Le 20/04/2015
Connaissiez-vous l'origine de l'expression "Payer en monnaie de singe" ?
De nos jours, elle sous-entend clairement la malhonnêteté d'une personne qui s'arrange pour ne pas payer ce qu'elle doit.
À l'origine cette expression se rapportait à une sorte de paiement en nature.
Selon les livres des métiers du XIIIe siècle, Saint-Louis instaura une taxe payable par les marchands qui emprunteraient le Petit-Pont de Paris reliant l'île de la Cité à la rue Saint-Jacques.
Parmi les marchands, ceux qui passaient ce pont pour aller vendre un singe dans la Cité devaient acquitter un droit dont le montant était de quatre deniers. Exception fut faite pour les bateleurs (jongleurs, saltimbanques et artistes de rue) qui possédaient des singes afin d'amuser les badauds ; le roi leur aurait accordé le droit de "payer" en grimaces ou en numéros de cirque.
Cette particularité du règlement exemptait également de cette taxe les jongleurs ne possédant pas de singe, lesquels, pour tout droit, devaient exécuter quelques acrobaties ou mimes devant le receveur du péage,
Ceux-ci payaient donc "en monnaie de singe".
Dès le Moyen-Âge, on appelait "bateleurs" les mimes, ceux qui contaient des récits bouffons et exécutaient des tours d’adresse.
Ce terme dérive de l'ancien français "baastelou", "bastel", signifiant "jonglerie", illusion, "escamotage", "batelage" dont le mot "bateau" est issu lui aussi.
De nos jours, un bateleur est un amuseur public.
C'est également le nom du premier arcane majeur du tarot de Marseille. Il figure un jongleur, un joueur, un magicien, un illusionniste, un artiste ou un artisan afin d'interpeler sur l'aspect ludique du monde, de la vie et de la réalité temporelle et existentielle.