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Articles de chercheursdeverites

Dans Citations

Guillaume d'Orange-Nassau

Par Le 24/03/2012

guillaume-d-orange-nassau.jpgPoint n'est besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.
Non c'è bisogno di sperare per intraprendere né di riuscire per perseverare.

 

 

 

France musique   Musique médiévale

Dans Citations

Abraham Lincoln

Par Le 24/03/2012

Abraham LincolnC'est en gardant le silence alors qu'ils devraient protester que les hommes deviennent des lâches.
È tacendo quando invece dovrebbero protestare che gli uomini diventano vigliacchi.
Dans Citations

Jean de La Bruyère

Par Le 24/03/2012

jean-de-la-bruyere.jpegLes postes éminents rendent les grands hommes encore plus grands, et les petits hommes encore plus petits.
Le posizioni eminenti rendono i grandi uomini ancora più grandi, e i piccoli uomini ancora più piccoli.

 

 

 

 

France (L-Z)  France paysages et villes  La Solitude et la Société

Dans Peinture

Fernando Pessoa

Par Le 24/03/2012

fernando-pessoa.jpegLa science de l'homme est grande ; mais son ignorance est sans limites. Il scrute des cieux dont il ignore tout ; approfondit des choses qu'il ne connaît pas, parle sans même savoir ce que sont les mots ; il vit ainsi et meurt sans savoir ce qu'est la vie ni ce qu'est la mort.
La sapienza dell'uomo è grande ; ma la sua ignoranza è senza limiti. Lui esamina dei cieli di cui non sa niente ; approfondisce cose che non conosce, parla senza sapere neanche che cosa sono le parole ; vive cosi e muore senza sapere cio che la vita è o cos'è la morte.

Sénèque (Seneca)

Par Le 24/03/2012

seneque.jpegChoisis un homme dont tu approuves la vie, les mots et le visage-même, miroir de l'âme.
Scegli un uomo di cui approvi la vita, le parole e il volto stesso, specchio dell'anima.Italie vidéos

Dans Musique

Proverbe chinois

Par Le 24/03/2012

chine.jpegLa goutte d'eau du fleuve ne se demande pas l'utilité de son existence. Elle est le fleuve.
La goccia d'acqua del fiume non si chiede quanto sia utile la sua esistenza. Essa è il fiume.France musique

Dans Musique

Platon

Par Le 24/03/2012

Platonclaude-debussy.jpegSi tu veux contrôler le peuple, commence par contrôler sa musique.
Se vuoi controllare il popolo, innanzitutto controlla la sua musica.France musique   Musique moderne

Dans Citations

Le Talmud

Par Le 24/03/2012

talmud.jpegQuand un homme a péché, s'il a de bons avocats, il est sauvé, mais sinon il ne l'est pas. Et voici quels sont les bons avocats : le repentir et les bonnes actions.
Quando un uomo ha peccato, sé avrà dei bravi avvocati, sarà salvo.Ecco quali sono i bravi avvocati : il pentimento e le buone azioni.

 

 

Le Bien et le Mal  Le Regret et le Remords  Proche et Moyen-Orient musique Textes sacrés

Dans Musique

Khalil Gibran

Par Le 24/03/2012

khalil-gibran.jpegQuand l'amour vous fait signe, suivez-le. Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser. Et quand il vous parle, croyez en lui. Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins. Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifie. L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même.
Quando l'amore vi fa cenno, seguitelo. E quando le sue ali vi avvolgono, abbandonatevi a lui. Benché la spada che nasconde tra le penne possa ferirvi. E quando vi parla, credetelo. Anche se la sua voce può mandare in frantumi i vostri sogni come il vento del nord lascia spoglio il giardino.
Perché come l'amore v'incorona così vi crocifigge. L'amore non dà nulla all'infuori di sé, né prende nulla se non da se stesso.

Djalâl ad-Dîn Rûmî

Par Le 24/03/2012

djalal-ad-din-rumi.jpegLa femme est le rayon de la lumière divine.
La donna è il raggio della luce divina.
 

Victor Hugo

Par Le 18/03/2012

victor-hugo.jpegLe génie est le phare. Dieu est l'étoile.
Il genio è il faro. Dio è la stella.

Proverbe danois

Par Le 18/03/2012

danemark.jpegLes oeufs et les serments se brisent vite.
Uova e giuramenti si rompono presto.

 

 

 

 

Arts divers   Proverbes   L'espoir et la déception

François-René de Châteaubriand

Par Le 18/03/2012

chateaubriand.jpegQuiconque craint de se repentir ne tire aucun fruit de ses erreurs.
Chi teme di pentirsi non raccoglie alcun frutto dai propri errori.

 

 

 

 

France paysages et villes  Le Regret et le Remords

Dans Citations

Abraham Lincoln

Par Le 18/03/2012

Abraham LincolnSi vous pensez que l'éducation coûte trop cher, essayez l'ignorance.
Se pensate che l'istruzione costa troppo, provate l'ignoranza.

États-Unis musique

Dans Peinture

Oscar Wilde

Par Le 18/03/2012

oscar-wilde.jpegIl est dommage que nous tenions compte des leçons de la vie seulement lorsqu'elles ne nous servent plus à rien.
È un peccato che noi teniamo conto delle lezioni della vita soltanto quando non ci servono più a niente.

Royaume-Uni peinture  Impressionnisme (1860-1865)

Benito Jeronimo Feijoo

Par Le 17/03/2012

benito-jeronimo-feijoo.jpegTous ceux qui savent peu veulent montrer partout ce qu'ils savent. 
Tutti coloro che sanno poco vogliono esibire dappertutto quello che sanno.Espagne-Portugal

Dans Citations

Avicenne

Par Le 17/03/2012

avicenne.jpegLe temps fait oublier les douleurs, éteint les vengeances, apaise la colère et étouffe la haine ; alors le passé est comme s'il n'eût jamais existé.
Il tempo fa dimenticare i dolori, spegne le vendette, placa le ire e soffoca l'odio : allora il passato è come se non fosse mai estistito.

Dans Musique

Pierre Corneille

Par Le 17/03/2012

pierre-corneille.jpegfrederic-chopin.jpegÀ vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
A vincere senza pericolo si trionfa senza gloria.

Pologne musique   Romantisme et post-romantisme en musique (début du XIXe s.au début du XXe s.)

Maurice Maeterlinck

Par Le 17/03/2012

maurice-maeterlinck.jpegOn a que le bonheur qu'on peut comprendre.
Abbiamo soltanto la felicità che siamo in grado di capire.

 

 

 

 

Europe de l'Ouest vidéos  Belgique-Pays-Bas citations  Le Bonheur et la Souffrance

Dans Musique

Nicolaï Gogol

Par Le 17/03/2012

nicolas-gogol-1.jpegL'homme est sage, intelligent et raisonnable en tout ce qui concerne les autres, mais pas en ce qui le touche lui-même. 
L'uomo è saggio, intelligente e ragionevole in tutto quel che riguarda gli altri ma non per quel che riguarda se stesso.

Russie musique  

Groucho Marx

Par Le 17/03/2012

groucho-marx.jpegL'enfer ne contient pas plus de furie qu'une femme dédaignée.
L'inferno non contiene furia come una donna disprezzata.

États-Unis-Canada

Dans Contes

Les insultes

Par Le 17/03/2012

samourai.jpg

Près de Tokyo vivait un grand samouraï, déjà âgé, qui se consacrait désormais à enseigner le bouddhisme Zen aux jeunes gens. Malgré son âge, on murmurait qu'il était encore capable d'affronter n'importe quel adversaire.

Un jour arriva un guerrier réputé pour son manque total de scrupules. Il était célèbre pour sa technique de provocation : il attendait que son adversaire fasse le premier mouvement et, doué d'une intelligence rare pour profiter des erreurs commises, il contre-attaquait avec la rapidité de l'éclair.

Ce jeune et impatient guerrier n'avait jamais perdu un combat. Comme il connaissait la réputation du samouraï, il était venu pour le vaincre et accroître sa gloire.

Tous les étudiants étaient opposés à cette idée, mais le vieux Maître accepta le défi.

Il se réunirent tous sur une place de la ville et le jeune guerrier commença à insulter le vieux Maître. Il lui lança des pierres, lui cracha au visage, cria toutes les offenses connues – y compris à ses ancêtres.

Pendant des heures, il fit tout pour le provoquer, mais le vieux resta impassible. A la tombée de la nuit, se sentant épuisé et humilié, l'impétueux guerrier se retira.

Dépités d'avoir vu le Maître accepter autant d'insultes et de provocations, les élèves questionnèrent le Maître :

"Comment avez-vous pu supporter une telle indignité ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas servi de votre épée, même sachant que vous alliez perdre le combat, au lieu d'exhiber votre lâcheté devant nous tous ?"

- "Si quelqu'un vous tend un cadeau et que vous ne l'acceptez pas, à qui appartient le cadeau ?" demanda le samouraï.

"À celui qui a essayé de le donner, répondit un des disciples".

- "Cela vaut aussi pour l'envie, la rage et les insultes, dit le Maître. Lorsqu'elles ne sont pas acceptées, elles appartiennent toujours à celui qui les porte dans son coeur".

Conte zen

Osho

Par Le 17/03/2012

osho.jpegToutes les réactions sont inconscientes. Si tu es conscient, tu ne réagis pas, mais tu agis. L'action est consciente, la réaction est inconsciente.
Tutte le reazioni sono inconsapevoli. Se sei consapevole, non reagisci ma agisci. L'azione è consapevole, la reazione è inconsapevole.

Ciels et Nuages

Dans Humour

Tristan Bernard

Par Le 17/03/2012

tristan-bernard.jpegLe comble de l'optimisme, c'est de rentrer dans un grand restaurant et compter sur la perle qu'on trouvera dans une huître pour payer la note.
Il colmo dell'ottimismo è entrare in un ristorante famoso, ordinare delle ostriche nella speranza di poter pagare il conto con la perla trovata.


Aimé Césaire

Par Le 17/03/2012

aime-cesaire.jpegUne civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente.
Una civilizzazione che si dimostra incapace di risolvere i problemi che crea il suo stesso funzionamento è una civilizzazione decadente.

 

 

 

 

France paysages et villes   La Solitude et la Société

Dans Musique

Joachim Machado de Assis

Par Le 11/03/2012

joachim-maria-machado-de-assis.jpegChaque être humain a deux âmes avec lui : une qui regarde de l'intérieur vers l'extérieur, l'autre qui regarde de l'extérieur vers l'intérieur.
Ogni essere umano porta due anime con sé: una che guarda di dentro per fuori, altra che guarda di fuori per dentro.

Dans Peinture

Pedro Calderon

Par Le 11/03/2012

Pedro Calderon de la BarcaPeut-être que toute la vie n'est qu'un songe continu, et que le moment de la mort sera un soudain réveil.
Forse tutta la vita non è che un sogno continuo, e il momento della morte sarà un risveglio improvviso.

Espagne peinture   Renaissance et maniérisme (XIVe s. au début XVIIe)

Dans Citations

Sophocle

Par Le 11/03/2012

sophocle.jpegSe tromper est le fait de tous les hommes. Mais le sage, lorsqu'il a commis une erreur, ne reste pas inébranlable et répare le mal qu'il a fait. Persévérer dans l'erreur, en fait, génère toutes sortes de maux.
Errare è possibile a tutti gli uomini. Ma il saggio, quando ha commesso un errore, non rimane irremovibile ripare il male che ha fatto. Perseverare nell'errore, infatti, genera ogni sorta di mali.

Le Bien et le Mal   France musique

Proverbe polonais

Par Le 11/03/2012


pologne.jpegAime-toi toi-même, laisse la foule te haïr.
Ama te stesso e lascia che la folla ti odiasse.
Dans Contes

Étienne de la Boëtie - Discours de la servitude volontaire (extraits)

Par Le 10/03/2012

Le peuple et le pouvoir

Pour le moment, je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire.

Quel est ce vice, ce vice horrible, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais servir, non pas être gouvernés, mais être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? De les voir souffrir les rapines, les paillardises, les cruautés, non d’une armée, non d’un camp barbare contre lesquels chacun devrait défendre son sang et sa vie, mais d’un seul ! Non d’un Hercule ou d’un Samson, mais d’un hommelet souvent le plus lâche, le Alligator albinosplus efféminé de la nation, qui n’a jamais flairé la poudre des batailles ni guère foulé le sable des tournois, qui n’est pas seulement inapte à commander aux hommes, mais encore à satisfaire la moindre femmelette ! Nommerons-nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards ces hommes soumis ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible ; on pourrait peut-être dire avec raison : c’est faute de coeur. Mais si cent, si mille souffrent l’oppression d’un seul, dira-t-on encore qu’ils n’osent pas s’en prendre à lui, ou qu’ils ne le veulent pas, et que ce n’est pas couardise, mais plutôt mépris ou dédain ?

Enfin, si l’on voit non pas cent, non pas mille hommes, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir celui qui les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves, comment qualifierons-nous cela ? Est-ce lâcheté ? Mais tous les vices Parc National du Gippsland - Australieont des bornes qu’ils ne peuvent pas dépasser. Deux hommes, et même dix, peuvent bien en craindre un ; mais que mille, un million, mille villes ne se défendent pas contre un seul homme, cela n’est pas couardise : elle ne va pas jusque-là, de même que la vaillance n’exige pas qu’un seul homme escalade une forteresse, attaque une armée, conquière un royaume. Quel vice monstrueux est donc celui-ci, qui ne mérite pas même le titre de couardise, qui ne trouve pas de nom assez laid, que la nature désavoue et que la langue refuse de nommer ?…

Or ce tyran seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni de l’abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s’agit pas de lui ôter Jupiterquelque chose, mais de ne rien lui donner. Pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu’il ne fasse rien contre soi. Ce sont donc les peuples eux-mêmes qui se laissent, ou plutôt qui se font malmener, puisqu’ils en seraient quittes en cessant de servir. C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge ; qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug ; qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche… 

Certes, comme le feu d’une petite étincelle grandit et se renforce toujours, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s’éteindre de lui-même Dôme de sel, Monts Zagros, Jashak - Iranquand on cesse de l’alimenter, de même, plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les sert. Ils se fortifient d’autant, deviennent de plus en plus frais et dispos pour tout anéantir et tout détruire. Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien, de même que la branche, n’ayant plus de suc ni d’aliment à sa racine, devient sèche et morte.

Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux Palaos - Micronésiemeubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire.

Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement Doucsde ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.

À vrai dire, il est bien inutile de se demander si la liberté est naturelle, puisqu’on ne peut tenir aucun être en servitude sans lui faire tort : il n’y a rien au monde de plus contraire à la nature, toute raisonnable, que l’injustice. La liberté est donc naturelle ; c’est pourquoi, à mon avis, nous ne sommes pas seulement nés avec elle, mais aussi avec la passion de la défendre.

Les bêtes, si les hommes veulent bien les entendre, leur crient : « Vive la liberté ! » Plusieurs d’entre elles meurent aussitôt prises. Tel le poisson qui perd la vie sitôt tiré de l’eau, elles se laissent mourir pour ne point survivre à leur liberté naturelle. D’autres bêtes, des plus grandes aux plus petites, lorsqu’on les prend, résistent si fort Oasisdes ongles, des cornes, du bec et du pied qu’elles démontrent assez quel prix elles accordent à ce qu’elles perdent. 

Ainsi donc, puisque tout être pourvu de sentiment sent le malheur de la sujétion et court après la liberté ; puisque les bêtes, même faites au service de l’homme, ne peuvent s’y soumettre qu’après avoir protesté d’un désir contraire, quelle malchance a pu dénaturer l’homme – seul vraiment né pour vivre libre – au point de lui faire perdre la souvenance de son premier état et le désir de le reprendre ?

Il y a trois sortes de tyrans.​ Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race. Île Maria, Tasmanie

Quant à celui qui tient son pouvoir du peuple, il semble qu’il devrait être plus supportable ; il le serait, je crois, si dès qu’il se voit élevé au-dessus de tous les autres, flatté par je ne sais quoi qu’on appelle grandeur, il décidait de n’en plus bouger. 

Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature.

Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu’il est Clair de terreassujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté qu’il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu’on dirait à le voir qu’il n’a pas seulement perdu sa liberté mais bien gagné sa servitude.

Mais l’habitude, qui exerce en toutes choses un si grand pouvoir sur nous, a surtout celui de nous apprendre à servir et, comme on le raconte de Mithridate, qui finit par s’habituer au poison, celui de nous apprendre à avaler le venin de la servitude sans le trouver amer. 

Je ne vois personne aujourd’hui qui, entendant parler de Néron, ne tremble au seul nom de ce vilain monstre, de cette sale Le Canyon Bleu - Arizonapeste du monde. Il faut pourtant dire qu’après la mort, aussi dégoûtante que sa vie, de ce bouteleu, de ce bourreau, de cette bête sauvage, ce fameux peuple romain en éprouva tant de déplaisir, se rappelant ses jeux et ses festins, qu’il fut sur le point d’en porter le deuil. 

Je ne prétends certes pas que le pays et le sol n’y fassent rien, car partout et en tous lieux l’esclavage est amer aux hommes et la liberté leur est chère. Mais il me semble qu’on doit avoir pitié de ceux qui, en naissant, se trouvent déjà sous le joug, qu’on doit les excuser ou leur pardonner si, n’ayant pas même vu l’ombre de la liberté, et n’en ayant pas entendu parler, ils ne ressentent pas le malheur d’être esclaves. 

Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui Aurore boréalene désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. Voilà ce qui arrive aux plus braves chevaux qui d’abord mordent leur frein, et après s’en jouent, qui, regimbant naguère sous la selle, se présentent maintenant d’eux-mêmes sous le harnais et, tout fiers, se rengorgent sous l’armure. Ils disent qu’ils ont toujours été sujets, que leurs pères ont vécu ainsi. Ils pensent qu’ils sont tenus d’endurer le mal, s’en persuadent par des exemples et consolident eux-mêmes, par la durée, la possession de ceux qui les tyrannisent.

Il s’en trouve toujours certains, mieux nés que les autres, qui sentent le poids du joug et ne peuvent se retenir de le secouer, Arc-en-ciel (vue prise en altitude)qui ne s’apprivoisent jamais à la sujétion et qui n’ont garde d’oublier leurs droits naturels, leurs origines, leur état premier, et s’empressent de les revendiquer en toute occasion. Ceux-là, ayant l’entendement net et l’esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants, de voir ce qui est à leurs pieds sans regarder ni derrière ni devant. Ils se remémorent les choses passées pour juger le présent et prévoir l’avenir. Ce sont eux qui, ayant d’eux-mêmes la tête-bien faite, l’ont encore affinée par l’étude et le savoir

Le grand Turc s’est bien aperçu que les livres et la pensée donnent plus que toute autre chose aux hommes le sentiment de leur dignité et la haine de la tyrannie. Le zèle et la passion de ceux qui sont restés, malgré les circonstances, les dévots de la liberté, restent communément sans effet, quel que soit leur nombre, parce qu’ils ne peuvent s’entendre. Les tyrans leur enlèvent toute liberté de faire, de parler et presque de penser, et ils demeurent isolés dans leurs rêves. 

Mais ce qui est certain, c’est que le tyran ne croit jamais sa puissance assurée s’il n’est pas parvenu au point de n’avoir pour sujets que des hommes sans valeur. 

Tel est le penchant naturel du peuple ignorant qui, d’ordinaire, est plus nombreux dans les villes : il est soupçonneux envers celui qui l’aime et confiant envers celui qui le trompe. Ne croyez Cabo San Lucas - Mexiquepas qu’il y ait nul oiseau qui se prenne mieux à la pipée, ni aucun poisson qui, pour la friandise du ver, morde plus tôt à l’hameçon que tous ces peuples qui se laissent promptement allécher à la servitude, pour la moindre douceur qu’on leur fait goûter. C’est chose merveilleuse qu’ils se laissent aller si promptement, pour peu qu’on les chatouille. Le théâtre, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté ravie, les outils de la tyrannie. Ce moyen, cette pratique, ces allèchements étaient ceux qu’employaient les anciens tyrans pour endormir leurs sujets sous le joug. Ainsi les peuples abrutis, trouvant beaux tous ces passe-temps, amusés d’un vain plaisir qui les éDownpatrick Head - Irlandeblouissait, s’habituaient à servir aussi niaisement mais plus mal que les petits enfants n’apprennent à lire avec des images brillantes.

Dès qu’un roi s’est déclaré tyran, tout le mauvais, toute la lie du royaume, je ne dis pas un tas de petits friponneaux et de faquins qui ne peuvent faire ni mal ni bien dans un pays, mais ceux qui sont possédés d’une ambition ardente et d’une avidité notable se groupent autour de lui et le soutiennent pour avoir part au butin et pour être, sous le grand tyran, autant de petits tyranneaux.

Quand je pense à ces gens qui flattent le tyran pour exploiter sa tyrannie et la servitude du peuple, je suis presque aussi souvent ébahi de leur méchanceté qu’apitoyé de leur sottise.

Qu’on parcoure toutes les histoires anciennes et qu’on rappelle toutes celles dont nous nous souvenons, on verra combien Loch Achtriochtan, Glen Coe - Écossenombreux sont ceux qui, arrivés par de mauvais moyens jusqu' à l’oreille des princes, soit en flattant leurs mauvais penchants, soit en abusant de leur naïveté, ont fini par être écrasés par ces mêmes princes, qui avaient mis autant de facilité à les élever que d’inconstance à les défendre. Parmi le grand nombre de ceux qui se sont trouvés auprès des mauvais rois, il en est peu ou presque pas qui n’aient éprouvé eux-mêmes la cruauté du tyran, qu’ils avaient auparavant attisée contre d’autres. Souvent enrichis à l’ombre de sa faveur des dépouilles d’autrui, ils l’ont à la fin enrichi eux-mêmes de leur propre dépouille.

Et même les gens de bien – il arrive parfois que le tyran les aime, si avancés qu’ils soient dans sa bonne grâce, si brillantes que soient en eux la vertu et l’intégrité ; ces gens de bien, dis-je, ne sauraient se maintenir auprès du tyran ; il faut qu’ils se ressentent aussi du mal commun et qu’ils éprouvent la tyrannie à leurs dépens. 

En vérité, quelle amitié attendre de celui qui a le coeur assez dur pour haïr tout un royaume qui ne fait que lui obéir, et d’un être qui, ne sachant aimer, s’appauvrit lui-même et détruit son propre empire ?

Certainement le tyran n’aime jamais, et n’est jamais aimé. L’amitié est un nom sacré, une chose sainte. Elle n’existe qu’entre gens de bien. Elle naît d’une mutuelle estime et Caldeira d'Uzon - Kamchatkas’entretient moins par les bienfaits que par l’honnêteté. Ce qui rend un ami sûr de l’autre, c’est la connaissance de son intégrité. Il en a pour garants son bon naturel, sa fidélité, sa constance. Il ne peut y avoir d’amitié là où se trouvent la cruauté, la déloyauté, l’injustice. Entre méchants, lorsqu’ils s’assemblent, c’est un complot et non une société. Ils ne s’aiment pas mais se craignent. Ils ne sont pas amis, mais complices.

N’est-il pas déplorable que, malgré tant d’exemples éclatants, sachant le danger si présent, personne ne veuille tirer leçon des misères d’autrui et que tant de gens s’approchent encore si volontiers des tyrans ? Qu’il ne s’en trouve pas un pour avoir la prudence et le courage de leur dire, comme le renard de la fable au lion qui faisait le malade : « J’irais volontiers te rendre visite dans ta tanière ; mais je vois assez de traces de bêtes qui y entrent ; quant à celles qui en sortent, je n’en vois aucune. »

Ces misérables voient reluire les trésors du tyran ; ils Oasis Dakhia, Sahara - Égypteadmirent, tout ébahis, les éclats de sa magnificence ; alléchés par cette lueur, ils s’approchent sans s’apercevoir qu’ils se jettent dans une flamme qui ne peut manquer de les dévorer. 

Se peut-il donc qu’il se trouve quelqu’un qui, face à un tel péril et avec si peu de garanties, veuille prendre une position si malheureuse et servir avec tant de souffrances un maître aussi dangereux ? Quelle peine, quel martyre, grand Dieu ! Être occupé nuit et jour à plaire à un homme, et se méfier de lui plus que de tout autre au monde. Avoir toujours l’ œil aux aguets, l’oreille aux écoutes, pour épier d’où viendra le coup, pour découvrir les embûches, pour tâter la mine de ses concurrents, pour deviner le traître. Sourire à chacun et se méfier de tous, n’avoir ni ennemi ouvert ni ami assuré, montrer toujours un visage riant quand le coeur est transi ; ne pas pouvoir être joyeux, ni oser être triste !

Ceux-là, les peuples, les nations, tous à l’envi jusqu’aux paysans, jusqu’aux laboureurs, connaissent leurs noms, décomptent leurs vices ; ils amassent sur eux mille outrages, mille insultes, mille jurons. Toutes les prières, toutes les malédictions sont contre eux. Tous les malheurs, toutes les pestes, toutes les famines leur sont comptées ; et si l’on fait parfois semblant de leur rendre hommage, dans le même temps on les maudit du fond du coeur et on les tient plus en horreur que des bêtes sauvages. GroenlandVoilà la gloire, voilà l’honneur qu’ils recueillent de leurs services auprès des gens qui, s’ils pouvaient avoir chacun un morceau de leur corps, ne s’estimeraient pas encore satisfaits, ni même à demi consolés de leur souffrance. Même après leur mort, leurs survivants n’ont de cesse que le nom de ces mangepeuples ne soit noirci de l’encre de mille plumes, et leur réputation déchirée dans mille livres. 

Pour moi, je pense – et ne crois pas me tromper, puisque rien n’est plus contraire à un Dieu bon et libéral que la tyrannie, qu’il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière.

E tienne de la boe tie

Étienne de la Boëtie, humaniste et poète français (1530-1663).