"Le mental"
Le 25/09/2014
Connaisssiez-vous l'origine du mot "Mental" ?
Nous avons trop souvent tendance à confondre "mental" et "intelligence".
Le mot "mental" nous vient du latin "mens", qui signifie "esprit", "mens" lié lui-même au verbe "mentiri" - "mentir".
Le mot "Intelligence" est dérivé du latin lui aussi : "intelligentia" - "faculté de comprendre".
En décomposant le mot "intelligentia", nous trouvons : le préfixe "inter"- (entre), et le radical "legere" (choisir, cueillir) ou "ligare" (lier).
Le mental - "mens" - est le réceptacle de ce qui est perçu par les sens. Il constitue une mémoire pleine d'idées, d'émotions, de perceptions agréables ou désagréables, de sensations heureuses ou douloureuses.
À l'intelligence il suggère les idées reçues (ou préconçues), au coeur les sentiments de sympathie ou d'antipathie, d'attraction ou de répulsion.
Si son contenu n'a pas été analysé, trié, "choisi", "relié" puis synthétisé suffisamment à temps par l'intelligence afin qu'elle puisse l'intégrer sainement à la mémoire de l'être, il agit littéralement comme un "brouilleur d'ondes", un écran de fumée parasitant nos facultés intellectuelles ou nos sentiments. Le mental devient alors "celui qui ment" alternativement ou simultanément au coeur et à l'intelligence.
Ainsi, il ne nous est pas toujours aisé de démêler l'écheveau du mental et de déterminer objectivement (avec l'aide de l'intelligence) ce qui nous convient réellement ou ce qui ne nous convient pas, que ce soit sur le plan intellectuel ou sur le plan affectif. Et la mémoire, au fil du temps, réapparaît sous des formes plus subtiles : "l'intuition" et les rêves.
L'intelligence pousse à l'action réfléchie, le coeur à l'attachement spontané, le mental provoque la réaction incontrôlée.
Lorsque nous disons d'une personne qu'elle a une "mauvaise mentalité", nous ne parlons pas de son intelligence proprement dite mais bien de son état d'esprit : "mens".
Autrement dit le mental exciterait l'imaginaire en lui instillant des pensées confuses pareilles à un essaim de mouches bourdonnantes, tandis que l'intelligence, elle, élaborerait des raisonnements clairs sur la base d'une imagination que la volonté aurait préalablement épurée et dont le coeur pourrait s'inspirer.
En d'autres termes, le mental résonne, l'intelligence raisonne et plus on résonne, moins on raisonne.
"Mens" en latin, "ménos" en grec mais aussi ... "men" de l’indo-européen commun signifiant "pensée".
Les Anciens connaissaient déjà très bien ce mécanisme :
Il y a 3 000 ou 4 000 ans, les "Rishis" (littéralement sages voyants) rédigeaient les "Upanishads". Il s'agit d'un ensemble de textes philosophiques qui forment la base théorique de la religion hindoue.
Et voici ce qu'ils nous disent :
"Le corps est comme un char : l'âme en est le maître, l'intelligence en est le cocher, les rênes sont le mental, et les sens, ce sont les chevaux."