Connaissiez-vous l'origine de l'expression "Mettre les points sur les "i" " ?
Aujourd'hui, l'expression "mettre les points sur les "i", signifie clarifier les choses, ainsi que le firent les moines copistes.
Son origine remonte à l’époque où l’on adopta le caractère minuscule gothique "primitif" (XIe siècle).
Au Moyen-Âge, faute de quantité de papier suffisante (le parchemin coûtait très cher),
l'écriture gothique des moines copistes était serrée et abrégée.
Ainsi, la lettre "i", qui n'était alors constituée que d'une seule barre verticale : "l", pouvait aisément se confondre avec d'autres lettres. Les textes étant la plupart du temps rédigés en latin, deux "i" se confondaient quelquefois avec "u" ; on les distingua alors par des accents tirés de gauche à droite.
Les accents devinrent des points au commencement du XVIe siècle. Ce dernier changement, adopté d’abord par quelques copistes, parut vétilleux à quelques autres, mais dans un souci de clarté, les moines prirent l'habitude d'apposer une marque sur les "i" afin de les reconnaître : ce fut un point au-dessus de la lettre.
Et de là vint la locution "mettre les points sur les "i", que l'on applique à une personne qui pousse l’exactitude jusqu’à la minutie.
Cette pratique fut ensuite élargie à la lettre "j".
N.B. L’écriture gothique est une déformation de la "minuscule caroline" (époque carolingienne, VIIIe siècle) et qui déclina lentement, pour laisser la place, au XIIIe siècle, à l’écriture gothique, plus anguleuse.
Le latin ayant été la langue internationale, diplomatique, scientifique, philosophique et commerciale européenne (jusqu'au XVIIIe siècle), on inventa la lettre "j" qui remplaça le "ii" de certains mots. Elle était transcrite comme une sorte de "i cédille". Elle fut d'abord utilisée dans les documents commerciaux et les contrats, afin d'éviter la fraude lorsque l'on écrivait des nombres tels que "VI" ou "VIII" denarii ; d’où "VJ". L'usage s'en est ensuite généralisé.