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Le Courage et la Peur
Proverbe africain
Par chercheursdeverites Le 10/03/2019
Qui veut du miel doit avoir le courage d'affronter les abeilles.
Chi vuole il miele deve avere il coraggio di affrontare le api.
Lao Tseu
Par chercheursdeverites Le 11/09/2017
Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas.
Un viaggio di mille miglia comincia sempre con il primo passo.
Cultures en terrasses, Mu Cang Cha - Vietnam
Paysages Orient et Extrême-Orient vidéos et photos Orient citations La Facilité et la Difficulté Le Courage et la Peur
Paolo Coelho
Par chercheursdeverites Le 22/05/2017
La loyauté ne peut jamais être imposée par la force, par la peur, par l’insécurité ou par l’intimidation. Elle est un choix que seuls les esprits forts ont le courage de faire. Et parce qu’elle est le fruit d'un choix bien réfléchi, elle n’est jamais tolérante avec la trahison, mais elle est toujours généreuse avec les erreurs. Et parce qu’elle est un choix, elle résiste au temps et aux conflits passagers.
La lealtà non può mai essere imposta con la forza, con la paura, con l'incertazza e con l'intimidazione. La lealtà deriva da una scelta che solo gli spiriti forti hanno il coraggio di fare. E poichè è il frutto di una decisione fortemente meditata, non si mostra mai tollerante con il tradimento, pur rivelandosi sempre generosa verso gli errori. Essere leali è qualcosa che resiste al tempo e ai conflitti passeggeri.
Mers et Océans Amérique Latine citations La Force et la Faiblesse La Vérité et le Mensonge Le Courage et la Peur
Elsa Triolet
Par chercheursdeverites Le 28/01/2017
Il est inutile d'être optimiste si l'on n'est pas actif en même temps.
E’ inutile essere ottimisti se non si è attivi allo stesso tempo.
Volcan Bromo, Java - Indonésie
Paysages Orient et Extrême-Orient vidéos et photos Russie citations Le Courage et la Peur La Force et la Faiblesse
Eschyle
Par chercheursdeverites Le 20/08/2016
Quel mortel reste juste s'il ne redoute rien ?
Quale mortale è giusto se non ha nessuna paura ?
Neiges et glaciers États-Unis-Canada vidéos et photos Grèce citations Le Courage et la Peur La Justice et l'Injustice
Abraham Lincoln
Par chercheursdeverites Le 09/02/2016
Le silence devient un péché lorsqu'il prend la place qui revient à la protestation ; et, d'un homme, il fait alors un lâche.
Commettere il peccato del silenzio quando dovremmo protestare, rende codardo l'uomo.
Ciels et Nuages États-Unis citations La Parole et le Silence Le Courage et la Peur Univers
Albert Einstein
Par chercheursdeverites Le 06/02/2016
Le monde est dangereux ! Pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent sans rien dire.
Il mondo è un posto pericoloso non a causa di quelli che compiono azioni malvagie, ma a causa di quelli che osservano senza dire nulla.
Neiges et glaciers Europe de l'Ouest vidéos Allemagne - Autriche citations Le Bien et le Mal Le Courage et la Peur
Averroès
Par chercheursdeverites Le 06/02/2016
L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l'équation.
L'ignoranza conduce alla paura, la paura all'odio ; l'odio conduce alla violenza. Ecco l'equazione.
Mers et océans Amérique latine vidéos et photos Espagne-Portugal citations Le Savoir et l'Ignorance Le Courage et la Peur La Colère et la Patience
Dante Alighieri
Par chercheursdeverites Le 06/02/2016
Il faut avoir peur seulement de ces choses qui ont pouvoir de causer du mal à autrui ; des autres non, car elles ne sont pas redoutables.
Temer si dee di sole quelle cose c'hanno potenza di fare altrui male de l'altre no, ché non son paurose.
Paysages Italie vidéos et photos Italie citations Le Courage et la Peur Le Bien et le Mal
Paolo Coelho
Par chercheursdeverites Le 04/02/2016
Un lâche est un être qui n'a jamais osé regarder au fond de son âme, qui n'a jamais cherché à découvrir d'où provient le désir de libérer sa véritable nature, de comprendre ce qu'est le bonheur, la douleur, l'amour : ce sont les expériences limites de l'homme. Seul celui qui connaît ces frontières connaît la vie ; le reste n'est que passer le temps, répéter une même tâche, vieillir et mourir sans avoir vraiment su ce que l'on faisait ici-bas.
Un vigliacco è un essere che non ha mai osato guardare nel fondo della propria anima, che non ha mai cercato di scoprire da dove provenga il desiderio di liberare la fiera selvaggia, di capire che cosa siano la felicità, il dolore, l'amore: sono esperienze limite dell'uomo. E soltanto chi conosce queste frontiere può dire di conoscere la vita. Il resto è solo un far passarte il tempo, un ripetere lo stesso esercizio, invecchiare e morire senza aver realmente saputo che cosa si stava facendo.
Mers et océans États-Unis-Canada vidéos et photos Amérique Latine citations Le Courage et la Peur
Sénèque
Par chercheursdeverites Le 17/10/2015
Robert Louis Stevenson
Par chercheursdeverites Le 24/08/2015
Garde tes peurs pour toi, mais partage ton courage avec les autres.
Tieni per te le tue paure, ma condividi con gli altri il tuo coraggio.
Champs colorés, Yunnan - Chine
Paysages Orient et Extrême-Orient vidéos et photos Royaume-Uni - Irlande citations Le Courage et la Peur
Publilius Syrus
Par chercheursdeverites Le 01/08/2015
Baruch Spinoza
Par chercheursdeverites Le 07/05/2015
La peur ne peut se passer de l’espoir et l’espoir de la peur.
La paura non può essere senza speranza né la speranza senza paura.
Abd-el-Kader
Par chercheursdeverites Le 18/04/2015
Ne demandez jamais quelle est l’origine d’un homme ; interrogez plutôt sa vie, son courage, ses qualités et vous saurez ce qu’il est. Si l’eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce, c’est qu’elle vient d’une source pure.
Non chiedere mai quali sono gli origini di un uomo ; anzi, interrogate la sua vita, il suo coraggio, le sue qualità e saprete cio che è. Se l'acqua attinta ad un fiume sarà sana, piacevole e dolce, vuol dire che proviene da una sorgente pura.
Afrique du Nord musique Le Courage et la Peur La Vie et la Mort
Aristote
Par chercheursdeverites Le 21/12/2014
Le courage est la première des qualités humaines car elle garantit toutes les autres.
Il coraggio è la prima delle qualità umane, perché è quella che garantisce tutte le altre.
Parc National de Yoho, Colombie Britannique - Canada
Neiges et glaciers États-Unis-Canada vidéos et photos Grèce citations Divers Le Courage et la Peur
Michel de Montaigne
Par chercheursdeverites Le 19/10/2014
Qui craint de souffrir, souffre déjà de ce qu'il craint.
Chi teme di soffrire soffre già di ciò che teme.
Paysages États-Unis-Canada Le Courage et la Peur Le Bonheur et la Souffrance
George Bernard Shaw
Par chercheursdeverites Le 29/08/2014
Je n'admire pas le courage des dompteurs : enfermés en cage, ils sont à l'abri des hommes.
Non ammiro il coraggio dei domatori : chiusi in gabbia sono al riparo dagli uomini.
Amérique latine peinture Néo et Post-impressionnisme (1885 à 1915) Amérique latine musique Le Courage et la Peur
Pedro Calderon
Par chercheursdeverites Le 24/07/2014
Ô infâmes batailles d'amour où le lâche triomphe, puisque le vaincu reste à regarder fuir celui qui vainc.
Oh, infami battaglie d'amore, dove il codardo è valoroso, poiché il vinto resta a guardar fuggire quello che vince.
Espagne-Portugal Espagne-Portugal citations Le Courage et la Peur L'Amour et l'Amitié
Paolo Coelho
Par chercheursdeverites Le 09/06/2014
Ce qui est difficile attire, l'impossible séduit, ce qui est compliqué épouvante, ce qui est extrêmement compliqué rend amoureux.
Ciò che è difficile attrae, l'impossibile seduce, ciò che è complicato spaventa, ciò che è estremamente complicato innamora.
France paysages et villes Amérique Latine citations La Facilité et la Difficulté Le Courage et la Peur
Proverbe russe
Par chercheursdeverites Le 16/05/2014
Axel Oxenstierna
Par chercheursdeverites Le 01/07/2013
Les suites de la confiance sont plus à craindre que celles de la défiance.
Sono più da temere le conseguenze della fiducia che quelle della diffidenza.
Europe du Nord Europe du Nord citations Le Courage et la Peur
Élie Wiesel
Par chercheursdeverites Le 03/03/2013
La neutralité favorise toujours l'oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté.
La neutralità favorisce sempre l'oppressore, non la vittima. Il silenzio incoraggia sempre il torturatore, non il torturato.
Paysages Europe Centrale et Orientale citations. La Parole et le Silence Le Courage et la Peur Paysages
Proverbe anglais
Par chercheursdeverites Le 14/10/2012
Une mer calme n'a jamais fait un bon marin.
Il mare calmo non ha mai fatto il marinaio destro.
Jaime Torres Bodet
Par chercheursdeverites Le 28/07/2012
L'héroïsme le plus pur est celui qui jaillit au milieu des difficultés et de l'aridité quotidiennes comme les fleurs de certains cactus, alimentées par l'abnégation et par le sens du sacrifice.
Il più puro eroismo è quello che sgorga in mezzo alle difficoltà e all'aridità quotidiani, come i fiori di certi cactus alimentati dall'abnegazione e dal senso del sacrificio.
Mers et océans Amérique Latine citations Amérique latine vidéos et photos Le Courage et la Peur La Facilité et la Difficulté
Sénèque
Par chercheursdeverites Le 13/07/2012
Rien de mal ne peut arriver à l'homme de bien : les contraires sont incompatibles. De même que tant de fleuves, de chutes de pluies torrentielles, de sources médicinales, n'altèrent le goût de la mer ni ne l'atténuent, le choc de l'adversité n'altère pas une âme vaillante : elle reste inébranlable, et quoi qu'il advienne elle plie les évènements à sa volonté car elle est plus puissante que tout ce qui vient du dehors.
Al saggio non può capitare nulla di male: non si mescolano i contrari. Come tutti i fiumi, tutte le piogge e le sorgenti curative non alterano il sapore del mare, né l'attenuano, così l'impeto delle avversità non fiacca l'animo dell'uomo forte : resta sul posto e qualsiasi cosa avvenga la piega a sé; è infatti più potente di tutto ciò che lo circonda.
Le Bien et le Mal Europe Centrale et Orientale musique Romantisme et post-romantisme en musique (début du XIXe s.au début du XXe s.) La Force et la Faiblesse Le Courage et la Peur Ciels et nuages
Victor Hugo
Par chercheursdeverites Le 05/06/2012
Ce n'est pas la force qui manque aux gens, mais la volonté.
Alla gente non manca la forza, ma la volontà.
.France paysages et villes La Force et la Faiblesse Le Courage et la Peur
Étienne de la Boëtie - Discours de la servitude volontaire (extraits)
Par chercheursdeverites Le 10/03/2012
Pour le moment, je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire.
Quel est ce vice, ce vice horrible, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais servir, non pas être gouvernés, mais être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? De les voir souffrir les rapines, les paillardises, les cruautés, non d’une armée, non d’un camp barbare contre lesquels chacun devrait défendre son sang et sa vie, mais d’un seul ! Non d’un Hercule ou d’un Samson, mais d’un hommelet souvent le plus lâche, le plus efféminé de la nation, qui n’a jamais flairé la poudre des batailles ni guère foulé le sable des tournois, qui n’est pas seulement inapte à commander aux hommes, mais encore à satisfaire la moindre femmelette ! Nommerons-nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards ces hommes soumis ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible ; on pourrait peut-être dire avec raison : c’est faute de coeur. Mais si cent, si mille souffrent l’oppression d’un seul, dira-t-on encore qu’ils n’osent pas s’en prendre à lui, ou qu’ils ne le veulent pas, et que ce n’est pas couardise, mais plutôt mépris ou dédain ?
Enfin, si l’on voit non pas cent, non pas mille hommes, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir celui qui les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves, comment qualifierons-nous cela ? Est-ce lâcheté ? Mais tous les vices ont des bornes qu’ils ne peuvent pas dépasser. Deux hommes, et même dix, peuvent bien en craindre un ; mais que mille, un million, mille villes ne se défendent pas contre un seul homme, cela n’est pas couardise : elle ne va pas jusque-là, de même que la vaillance n’exige pas qu’un seul homme escalade une forteresse, attaque une armée, conquière un royaume. Quel vice monstrueux est donc celui-ci, qui ne mérite pas même le titre de couardise, qui ne trouve pas de nom assez laid, que la nature désavoue et que la langue refuse de nommer ?…
Or ce tyran seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni de l’abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s’agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner. Pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu’il ne fasse rien contre soi. Ce sont donc les peuples eux-mêmes qui se laissent, ou plutôt qui se font malmener, puisqu’ils en seraient quittes en cessant de servir. C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge ; qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug ; qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche…
Certes, comme le feu d’une petite étincelle grandit et se renforce toujours, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s’éteindre de lui-même quand on cesse de l’alimenter, de même, plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les sert. Ils se fortifient d’autant, deviennent de plus en plus frais et dispos pour tout anéantir et tout détruire. Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien, de même que la branche, n’ayant plus de suc ni d’aliment à sa racine, devient sèche et morte.
Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire.
Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.
À vrai dire, il est bien inutile de se demander si la liberté est naturelle, puisqu’on ne peut tenir aucun être en servitude sans lui faire tort : il n’y a rien au monde de plus contraire à la nature, toute raisonnable, que l’injustice. La liberté est donc naturelle ; c’est pourquoi, à mon avis, nous ne sommes pas seulement nés avec elle, mais aussi avec la passion de la défendre.
Les bêtes, si les hommes veulent bien les entendre, leur crient : « Vive la liberté ! » Plusieurs d’entre elles meurent aussitôt prises. Tel le poisson qui perd la vie sitôt tiré de l’eau, elles se laissent mourir pour ne point survivre à leur liberté naturelle. D’autres bêtes, des plus grandes aux plus petites, lorsqu’on les prend, résistent si fort des ongles, des cornes, du bec et du pied qu’elles démontrent assez quel prix elles accordent à ce qu’elles perdent.
Ainsi donc, puisque tout être pourvu de sentiment sent le malheur de la sujétion et court après la liberté ; puisque les bêtes, même faites au service de l’homme, ne peuvent s’y soumettre qu’après avoir protesté d’un désir contraire, quelle malchance a pu dénaturer l’homme – seul vraiment né pour vivre libre – au point de lui faire perdre la souvenance de son premier état et le désir de le reprendre ?
Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race.
Quant à celui qui tient son pouvoir du peuple, il semble qu’il devrait être plus supportable ; il le serait, je crois, si dès qu’il se voit élevé au-dessus de tous les autres, flatté par je ne sais quoi qu’on appelle grandeur, il décidait de n’en plus bouger.
Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature.
Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu’il est assujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté qu’il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu’on dirait à le voir qu’il n’a pas seulement perdu sa liberté mais bien gagné sa servitude.
Mais l’habitude, qui exerce en toutes choses un si grand pouvoir sur nous, a surtout celui de nous apprendre à servir et, comme on le raconte de Mithridate, qui finit par s’habituer au poison, celui de nous apprendre à avaler le venin de la servitude sans le trouver amer.
Je ne vois personne aujourd’hui qui, entendant parler de Néron, ne tremble au seul nom de ce vilain monstre, de cette sale peste du monde. Il faut pourtant dire qu’après la mort, aussi dégoûtante que sa vie, de ce bouteleu, de ce bourreau, de cette bête sauvage, ce fameux peuple romain en éprouva tant de déplaisir, se rappelant ses jeux et ses festins, qu’il fut sur le point d’en porter le deuil.
Je ne prétends certes pas que le pays et le sol n’y fassent rien, car partout et en tous lieux l’esclavage est amer aux hommes et la liberté leur est chère. Mais il me semble qu’on doit avoir pitié de ceux qui, en naissant, se trouvent déjà sous le joug, qu’on doit les excuser ou leur pardonner si, n’ayant pas même vu l’ombre de la liberté, et n’en ayant pas entendu parler, ils ne ressentent pas le malheur d’être esclaves.
Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. Voilà ce qui arrive aux plus braves chevaux qui d’abord mordent leur frein, et après s’en jouent, qui, regimbant naguère sous la selle, se présentent maintenant d’eux-mêmes sous le harnais et, tout fiers, se rengorgent sous l’armure. Ils disent qu’ils ont toujours été sujets, que leurs pères ont vécu ainsi. Ils pensent qu’ils sont tenus d’endurer le mal, s’en persuadent par des exemples et consolident eux-mêmes, par la durée, la possession de ceux qui les tyrannisent.
Il s’en trouve toujours certains, mieux nés que les autres, qui sentent le poids du joug et ne peuvent se retenir de le secouer, qui ne s’apprivoisent jamais à la sujétion et qui n’ont garde d’oublier leurs droits naturels, leurs origines, leur état premier, et s’empressent de les revendiquer en toute occasion. Ceux-là, ayant l’entendement net et l’esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants, de voir ce qui est à leurs pieds sans regarder ni derrière ni devant. Ils se remémorent les choses passées pour juger le présent et prévoir l’avenir. Ce sont eux qui, ayant d’eux-mêmes la tête-bien faite, l’ont encore affinée par l’étude et le savoir.
Le grand Turc s’est bien aperçu que les livres et la pensée donnent plus que toute autre chose aux hommes le sentiment de leur dignité et la haine de la tyrannie. Le zèle et la passion de ceux qui sont restés, malgré les circonstances, les dévots de la liberté, restent communément sans effet, quel que soit leur nombre, parce qu’ils ne peuvent s’entendre. Les tyrans leur enlèvent toute liberté de faire, de parler et presque de penser, et ils demeurent isolés dans leurs rêves.
Mais ce qui est certain, c’est que le tyran ne croit jamais sa puissance assurée s’il n’est pas parvenu au point de n’avoir pour sujets que des hommes sans valeur.
Tel est le penchant naturel du peuple ignorant qui, d’ordinaire, est plus nombreux dans les villes : il est soupçonneux envers celui qui l’aime et confiant envers celui qui le trompe. Ne croyez pas qu’il y ait nul oiseau qui se prenne mieux à la pipée, ni aucun poisson qui, pour la friandise du ver, morde plus tôt à l’hameçon que tous ces peuples qui se laissent promptement allécher à la servitude, pour la moindre douceur qu’on leur fait goûter. C’est chose merveilleuse qu’ils se laissent aller si promptement, pour peu qu’on les chatouille. Le théâtre, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté ravie, les outils de la tyrannie. Ce moyen, cette pratique, ces allèchements étaient ceux qu’employaient les anciens tyrans pour endormir leurs sujets sous le joug. Ainsi les peuples abrutis, trouvant beaux tous ces passe-temps, amusés d’un vain plaisir qui les éblouissait, s’habituaient à servir aussi niaisement mais plus mal que les petits enfants n’apprennent à lire avec des images brillantes.
Dès qu’un roi s’est déclaré tyran, tout le mauvais, toute la lie du royaume, je ne dis pas un tas de petits friponneaux et de faquins qui ne peuvent faire ni mal ni bien dans un pays, mais ceux qui sont possédés d’une ambition ardente et d’une avidité notable se groupent autour de lui et le soutiennent pour avoir part au butin et pour être, sous le grand tyran, autant de petits tyranneaux.
Quand je pense à ces gens qui flattent le tyran pour exploiter sa tyrannie et la servitude du peuple, je suis presque aussi souvent ébahi de leur méchanceté qu’apitoyé de leur sottise.
Qu’on parcoure toutes les histoires anciennes et qu’on rappelle toutes celles dont nous nous souvenons, on verra combien nombreux sont ceux qui, arrivés par de mauvais moyens jusqu' à l’oreille des princes, soit en flattant leurs mauvais penchants, soit en abusant de leur naïveté, ont fini par être écrasés par ces mêmes princes, qui avaient mis autant de facilité à les élever que d’inconstance à les défendre. Parmi le grand nombre de ceux qui se sont trouvés auprès des mauvais rois, il en est peu ou presque pas qui n’aient éprouvé eux-mêmes la cruauté du tyran, qu’ils avaient auparavant attisée contre d’autres. Souvent enrichis à l’ombre de sa faveur des dépouilles d’autrui, ils l’ont à la fin enrichi eux-mêmes de leur propre dépouille.
Et même les gens de bien – il arrive parfois que le tyran les aime, si avancés qu’ils soient dans sa bonne grâce, si brillantes que soient en eux la vertu et l’intégrité ; ces gens de bien, dis-je, ne sauraient se maintenir auprès du tyran ; il faut qu’ils se ressentent aussi du mal commun et qu’ils éprouvent la tyrannie à leurs dépens.
En vérité, quelle amitié attendre de celui qui a le coeur assez dur pour haïr tout un royaume qui ne fait que lui obéir, et d’un être qui, ne sachant aimer, s’appauvrit lui-même et détruit son propre empire ?
Certainement le tyran n’aime jamais, et n’est jamais aimé. L’amitié est un nom sacré, une chose sainte. Elle n’existe qu’entre gens de bien. Elle naît d’une mutuelle estime et s’entretient moins par les bienfaits que par l’honnêteté. Ce qui rend un ami sûr de l’autre, c’est la connaissance de son intégrité. Il en a pour garants son bon naturel, sa fidélité, sa constance. Il ne peut y avoir d’amitié là où se trouvent la cruauté, la déloyauté, l’injustice. Entre méchants, lorsqu’ils s’assemblent, c’est un complot et non une société. Ils ne s’aiment pas mais se craignent. Ils ne sont pas amis, mais complices.
N’est-il pas déplorable que, malgré tant d’exemples éclatants, sachant le danger si présent, personne ne veuille tirer leçon des misères d’autrui et que tant de gens s’approchent encore si volontiers des tyrans ? Qu’il ne s’en trouve pas un pour avoir la prudence et le courage de leur dire, comme le renard de la fable au lion qui faisait le malade : « J’irais volontiers te rendre visite dans ta tanière ; mais je vois assez de traces de bêtes qui y entrent ; quant à celles qui en sortent, je n’en vois aucune. »
Ces misérables voient reluire les trésors du tyran ; ils admirent, tout ébahis, les éclats de sa magnificence ; alléchés par cette lueur, ils s’approchent sans s’apercevoir qu’ils se jettent dans une flamme qui ne peut manquer de les dévorer.
Se peut-il donc qu’il se trouve quelqu’un qui, face à un tel péril et avec si peu de garanties, veuille prendre une position si malheureuse et servir avec tant de souffrances un maître aussi dangereux ? Quelle peine, quel martyre, grand Dieu ! Être occupé nuit et jour à plaire à un homme, et se méfier de lui plus que de tout autre au monde. Avoir toujours l’ œil aux aguets, l’oreille aux écoutes, pour épier d’où viendra le coup, pour découvrir les embûches, pour tâter la mine de ses concurrents, pour deviner le traître. Sourire à chacun et se méfier de tous, n’avoir ni ennemi ouvert ni ami assuré, montrer toujours un visage riant quand le coeur est transi ; ne pas pouvoir être joyeux, ni oser être triste !
Ceux-là, les peuples, les nations, tous à l’envi jusqu’aux paysans, jusqu’aux laboureurs, connaissent leurs noms, décomptent leurs vices ; ils amassent sur eux mille outrages, mille insultes, mille jurons. Toutes les prières, toutes les malédictions sont contre eux. Tous les malheurs, toutes les pestes, toutes les famines leur sont comptées ; et si l’on fait parfois semblant de leur rendre hommage, dans le même temps on les maudit du fond du coeur et on les tient plus en horreur que des bêtes sauvages. Voilà la gloire, voilà l’honneur qu’ils recueillent de leurs services auprès des gens qui, s’ils pouvaient avoir chacun un morceau de leur corps, ne s’estimeraient pas encore satisfaits, ni même à demi consolés de leur souffrance. Même après leur mort, leurs survivants n’ont de cesse que le nom de ces mangepeuples ne soit noirci de l’encre de mille plumes, et leur réputation déchirée dans mille livres.
Pour moi, je pense – et ne crois pas me tromper, puisque rien n’est plus contraire à un Dieu bon et libéral que la tyrannie, qu’il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière.
Étienne de la Boëtie, humaniste et poète français (1530-1663).
Nicolas de Chamfort
Par chercheursdeverites Le 19/02/2012
Les gens faibles sont les troupes légères de l'armée des méchants. Ils font plus de mal que l'armée même. Ils infestent et ils ravagent.
Le persone deboli sono le truppe leggere dell'esercito dei malvagi. Fanno più danni che l'esercito stesso. Loro infestano e devastano.
Divers Le Bien et le Mal Le Courage et la Peur La Force et la Faiblesse
Michel de Montaigne
Par chercheursdeverites Le 13/02/2012
Les choses ne sont pas si douloureuses ni difficiles d'elles-mêmes ; mais notre faiblesse et notre lâcheté les font telles.
Le cose non sono tanto dolorose o difficili di per se stesse : è la nostra debolezza e la nostra viltà che le rendono tali.
France musique France paysages et villes La Facilité et la Difficulté La Force et la Faiblesse Le Courage et la Peur