Connaissiez-vous le point commun entre les mots "humilité" et "humanité" ?
L'humilité est l'état d'esprit d'une personne qui a conscience de ses insuffisances, de ses lacunes, de ses faiblesses ayant dans certains cas tendance à sous-estimer ses propres qualités, ses propres talents ou ses propres mérites. C'est également une vertu permettant intimement de maîtriser et juguler les poussées d'orgueil. Elle s'oppose à la vanité qui est le désir de se faire valoir, d’être approuvé par les autres.
Sous un aspect social, elle caractérise également une condition modeste, une position sans prestige.
L'humanité désigne d'une part l'ensemble de l'espèce humaine, et d'autre part, un caractère philanthrope, bienveillant.
Étymologiquement, les mots "humilité" et "humanité" sont intimement liés par leur racine latine commune : "humus".
Le mot humilité, dérive du latin "humilitas", dont la racine est "humus" : la terre. Le terme latin "humus", issu du grec "khamai", en sanskrit "ksam", "dghem" en indo-européen, se rapporte en toutes ces langues à la terre dans le sens de sol. Nous retrouvons cette assimilation à la terre dans le nom "Adam" qui, dans les langues sémitiques (adama ou ha-adamah) signifie "humanité, homme" mais également "l'argile, la glaise, la terre".
Le "humus" latin devint en bas-latin "homo" : ce qui est au sol, mais aussi "homme" (à ne pas confondre avec le préfixe grec "homo" signifiant "semblable, pareil").
Au Moyen-Âge "homo" devint "hum" et prit le sens de "vassal" ; "hume" devient "homme" ou "soldat", synonyme de "soumis", "modeste" au sens latin de "humilis" (humble, peu profond).
L'humanité peut-elle croître et survivre sans l'humus de l'humilité ?
Bien en amont de toute autre ambition, la reconnaissance et l'acceptation de cette racine vitale ne serait-elle pas - pour l'humain digne de ce nom - la clé de son devenir ?
Ainsi que le disait Marcel Aymé : "L'humilité est l'antichambre de toutes les perfections et sans celle-ci, toutes les vertus sont des vices."