"La Ville de Marseille resplendit par ses hauts faits"
Telle est la devise de Marseille
La première devise de Marseille, datant de 1257 en provençal médiéval était : "De grands fachs resplend la cioutat de Marseilles", traduite depuis 1691 par la devise actuelle en latin :
"Actibus immensis urbs fulget Massiliensis".
La fondation de Marseille, qui remonte aux environs de 600 av. J.-C., est le fait d'une colonie de marins grecs venus de Phocée (Phokaia en grec, aujourd'hui Foça en Turquie). Ce peuplement fut notamment favorisé par les Phocéens fuyant les invasions perses en 546 av. J.-C.. Le territoire qui forme aujourd'hui Marseille était occupé par une tribu des Ligures, celle des Ségobriges (tribu celto-ligure) située sur la côte méditerranéenne, qui se serait implantée vers l'actuelle Allauch.
Plusieurs hypothèses existent pour expliquer l'origine de ce nom de "Marseille".
La première donne "Mas Saliens", la résidence des Salyens (fédération de peuples du midi de la France), mais "mas "est un mot provençal d'origine latine et "Saliens" est celte.
Mais on pense plus généralement qu'il proviendrait du grec "Massalialeis" - "Massalía" -. Les Phocéens avaient l'habitude de donner un hydronyme (dénomination attribuée aux sources, aux rivières, aux canalisations, aux marécages, mares, lacs ou mer) ce qui était courant en Grèce, "Massa" s'applique également à des villes en bord de mer, rivières et châteaux. La finale " -lialeis", se rapporterait aux "Massaliotes", nom antique des Marseillais.
Chez les Massaliotes, le gouvernement était de type oligarchique (le pouvoir était exercé par un petit nombre de personnes ou de familles puissantes).
Le peuple n'y avait aucun droit. Six cents personnes (les Timouques) choisies parmi les familles riches et les commerçants et élues à vie, dirigeaient la ville.
Les Massaliotes étaient connus pour leur austérité. Tout était sévèrement réglementé par des lois grecques (ioniennes), affichées en place publique.
La culture, l'art oratoire et la philosophie tenaient une place importante dans la vie des Massaliotes. De nombreux médecins y ont été formés et les jeunes nobles romains y venaient souvent pour terminer leurs études.
Trois langues y était parlées : grec, latin et gaulois mais seul l'alphabet grec était utilisé pour écrire.
Les Massaliotes ont conservé les traditions de leur pays d'origine. On disait que Massalia était un morceau d'Ionie.
À l'époque romaine, "Massalia" devient "Massilia".
Massalia pour les Grecs, Massilia pour les Romains. Quant au "r" figurant au milieu du nom, il serait issu de "Marsilya" en arabe (passage des Sarrasins au IXe siècle), "marsa" signifiant "rade" ou "port".Elle devint Marsiho (occitan) au Moyen Age, et Marseille en est la francisation.
À noter que, fait rare, de janvier à février 1794, à la suite de l'émeute fédéraliste contre la Convention, l'esprit contestataire de la ville lui fait perdre son nom. Marseille est rebaptisée pendant quatre semaines "La Ville-sans-Nom". Lyon connut le même sort.
Le blason marseillais n'a aucun rapport avec celui de la Grèce actuelle créé en 1821.
L'emblème est pour la première fois mentionné en 1254 et le blason "d'argent à la croix d'azur", qui est attesté depuis le XIIe siècle est toujours utilisé aujourd'hui. Le fond "argent" (qui est en réalité blanc) symbolise en héraldique la pureté, l'innocence et l'humilité.
La croix est un symbole des Croisades : à cette époque, tous les ports d'attache des navires faisant route vers la Terre Sainte arboraient des pavillons chargés d'une croix, symbole d'une place de sûreté. Marseille et la Provence étaient sous l’autorité de Charles d’Anjou (frère du roi Saint-Louis), dont la couleur de représentation était le bleu.
Marseille est alors un port d’embarquement d'hommes et surtout de matériel militaire et d'approvisionnement. Elle choisit la croix bleue pour la représenter.