Un éboueur entra dans la rue des parfumeurs et tomba inanimé.
Des passants tentèrent de le ranimer en lui faisant respirer de suaves essences : son état ne fit qu'empirer.
Un ancien éboueur vint à passer.
Il jugea la situation d'un coup d'oeil, mit sous le nez de son confrère des déchets infects : celui-ci reprit aussitôt connaissance.
"Ça, c'est du parfum !" s'écria-t-il.
Si vous restez attaché par habitude au petit nombre de choses dont vous avez l'expérience, votre condition sera misérable, comme celle de l'éboueur dans la rue des parfumeurs.
Idries Shah : "Contes derviches"